DISCOURS
DE JACQUES CHABAN-DELMAS A L'ASSEMBLEE NATIONALE, « LA NOUVELLE
SOCIETE » (1969)
Nature :
discours présentant le « programme » du Premier Ministre
= discours de politique générale
ce
discours est suivi d'un vote de confiance
des députés
Objectif :
obtenir le vote de confiance par l'Assemblée Nationale
Date :
26 juin 1969
-
après la démission de DG et l'élection de G.Pompidou
-
1 an après mai 68 : une partie de la population demande plus de
libertés → JCD tente de répondre à cette demande à travers ce
discours.
Même
si Mai 68 est terminé, on est toujours dans les « années 68 »
(1968-1974)
Comment ?
-
appel au rassemblement le plus large → prendre en compte de l'avis
des citoyens
le
réferendum 69 : régionalisation + participation des citoyens
au gouvernement politique
-
se place sous l'égide de Charles De Gaulle
-
énonce les différentes réformes qu'il va mener
Auteur :
JCD
-
gaulliste mais particulier car à l'origine, il est de gauche
radicale dont on en voit encore des traces quand il est Premier
Ministre notamment en s'entourant de socio-démocrates (centre
gauche) avec Jacques DELORS (futur Président de la Commission
Européenne)
-
il est maire de Bordeaux pendant très longtemps
-
IVe République : ministre + Président de l'Assemblée
Nationale sous DG
→ il
veut plus de pouvoirs (contrairement au principe de la Ve République)
-
il ne fait pas validé son discours de politique générale par le
Président contrairement à la logique de la Ve République
→ « mini
crise »
-
il fait des allégeances publiques au Président de la République où
il annonce qu'il suivra la politique de G.Pompidou
Analyse :
-
l.3 : « ………….. »
contexte
économique des Trentes Glorieuses
-
4 à 6 % de hausse du PIB par an
-
mais avec une mauvaise répartition
-
JCD annonce qu'il faut mieux répartir les richesses →presque une remarque de gauche
-l.11 :
« …………... » = idée de rassemblement
-
l.19 à 35 = thème des médias
→ liberté
de la presse et publiques
-
TV + radio touche tout le monde et sont contrôlées par l'état avec ORTF
-
impossibilité radio privée
-
possibilité d’émettre depuis l'étranger vers la France : RTL (Luxembourg) – RMC (Monaco) – Europe n°&= radio périphériques
-
1968 : les journalistes de la radio et TV font la grève à l'ORTF pour obtenir la libération de l'information
-
JCD garanti la libéralisation de l'ORTF mais cela va prendre des décennies.
-
l.33 à 35 : ambiguité par 2 messages différents
-
il faut l'indépendance de la justice
-
mais il précise comme « ça a toujours été le cas »
→ il
pense certainement que sous DG, la justice n'a pas toujours été
indépendante mais il le dit implicitement pour ne pas se mettre les
gaullistes à dos.
-
l36 à 39 :
-
Union des Démocrates pour la République = IDR → gaullistes
-
République Indépendants → droite libérale et modérée
-
PDM → centre dont le parti est le Centre Démocrate
-
l.46 à 69 : Participation
-
en ressortant cette idée, JCD reprend une des idées de DG après 1968
-
c'est une idée progressite
-
exemple de l'Université où les étudiants participent aux décisions
-
l.49 à 56 : Participation = plus grande implication dans les
prises de décisions publiques et politiques
C'est
un processus de démocratisation + modernisation politique +
libéralisation de la société
-
l.57 à 76 :
-
« conservatisme » = une partie des gaullistes les plus à droite→ paradoxe car l'idée de la participation vient de DG en réponse à Mai 68 mais les attentes de Mai 68 est la libéralisation et non la participation→ Pourquoi cette opposition ? Une bonne partie des gaullistes veulent une forme de revanche face à Mai 68. Or DG propose la Participation, il tire des leçons de Mai 68 et ne cherche pas à l'oublier.
-
« obsessions révolutionnaires » = (communistes) + extrême droitedepuis fin 60's ; l'extrême droite es très actif notamment chez les étudiants de Mai 68.→ Trotskistes (marxisme)→ Maoïstes (marxisme)→ AnarchistesCe sont des petits groupes (100aine personnes) qui cherchent autre chose que de réformer les universités. Ils veulent la révolution soit le renversement du pouvoir.
Opposition
de JCD face à ses oppositions
-
l.69 à 76 : opposition avec les étudiants qui sont engagés
dans des organisations d'extrême gauche
-
l.77 à 89 :
« aspirations…
dernières années » : réputation de la France à
l'étranger en matière politique est un régime extrêmement
centralisé et autoritaire dont le pouvoir est dans les mains d'une
petite élite →
contre
la libéralisation
il
explique que la question de la participation va être à nouveau
posée mais pas par référendum mais par l'Assemblée Nationale car
le référendum de 69 a plutôt été un vote pour/contre DG
-
l.90 à 103 : « intéressement des ouvriers » +
participation = prime si profit de l'entreprise + implication des
individus dans les 2 cas
-
l.104 à 132 : développement du dialogue social (entre syndicat
et patronat)
-
exemple étonnant de la Suède : modèle d'état providence très fort qui garantit une sécurité sociale, retraite, allocations familiales, assurances… → dialogue social très développé
-
en France, ça ne marche pas vraiment car le taux de syndicalisation est faible (= peu de salariés dans des syndicats) donc les syndicats sont moins légitimes.
-
C'est le produit de la social-démocratie, famille politique de gauche qui est tellement influente qu'elle fonde un système social-démocrate.
Or
ici, c'est un modèle de gauche ce qui rappelle l'aspect radical de
JCD notamment avec Jacques DELORS.
-
l.133 à 137 : état providence
à
l'époque : consensus ente la droite et la gauche.
Les
travailleurs étrangers participent à la croissance de la France or
ils n'ont pas les mêmes droits ni les mêmes conditions de vie que
les français.
-
l.140 à 178 : rassemblement
« guerre
des Républiques » : rivalité entre le IVe et la Ve
République
Or
il y a une crise majeure = révision constitutionnelle →
suffrage
universel direct
« infiniment
complexe » : développement depuis 1945 de l'état
providence →
politique
sociale et économique.
-
l.179 à 201 : allusion au Général De Gaulle →
paradoxe
car il tient un discours sur la modernisation des institutions or il
se place sous l'égide de DG car il cherche une légitimité +
justification + avoir l'appui des gaullistes pour le vote de
confiance.
Exercice
Comment,
en se plaçant sous l'égide de De Gaulle, Jacques Chaban-Delmas
met-il en place une politique sociale visant à la mise en œuvre
d'une « nouvelle société » ?
I)
Jacques Chaban-Delmas, un gaulliste dans la continuité de De Gaulle
A.
le retour de la question de la participation
1.
l'échec du référendum de 69 : une question soumise au
Parlement
2.
l'exemple des écoles et Universités
3.
l'intolérance du Gouvernement face aux troubles et oppositions
B.
L'intervention de l’État
1.
dans les entreprises
2.
dans la justice
C.
Un début de rupture :
les traces de l'héritage radical de Jacques Chaban-Delmas
1.
Le maintien de l'indépendance de la justice : une
« mini-attaque » de De Gaulle
2.
le répartition des richesses plus équitable
II)
Vers une politique sociale
A.
Une nouvelle conception des médias
1.
Une volonté de mettre fin au contrôle de l'état
2.
le statut de l'ORTF, un changement dans le temps
3.
la mise en place d'une politique libérale et démocrate
B.
Des changements nécessaires dans l'entreprise
1.
la création de syndicat d'entreprise
2.
les relations patronat-syndicat : l'ouvrier entendu
3.
Tirer des leçons de l'exemple suédois
C.
La société française, une société solidaire
1.
des solutions face aux situations des « faibles et
malchanceux »
2.
de meilleurs conditions de vie pour les travailleurs étrangers
3.
Une politique de démocratie chrétienne ?
III)
Une volonté de mettre fin à « guerre des Républiques »
A.
Une union de tous
1.
L'accord conjoint de l'UDR, Républicains indépendants et du PDM
2.
La curiosité de la FCDS
B.
Une République indivisible
1.
Une majorité forte
2.
Le respect de l'opposition
3.
Le Gouvernement à l'écoute de tous les partis
Correction
Comment
JCD cherche-t-il à rassembler une majorité sur un programme
apparemment en rupture avec le passé ?
I)
L'esprit gaullien
A.
Des projets dans la continuité du « dernier de Gaulle »
B.
Le soucis de rassembler les droites et le centre au-delà des
clivages
C.
Un discours
sous le patronage du général
II)
Des garanties démocratiques nouvelles
A.
une
libéralisation de la société ?
B.
décentralisation et participation
C.
le sacre du citoyen au sein des institutions (justice, univ…)
III)
Le partage des fruits de la croissance
A.
Des Trente
Glorieuses qui ne bénéficient pas à tous
B.
le dialogue social comme voix privilégiée du progrès
C.
transformer l'entreprise
le
sacre du citoyen : le citoyen est mis sur le devant de la
scène à ce moment de l'histoire
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