Chapitre
3 / PRATIQUES ET CONCEPTIONS DU POUVOIR DANS LES ROYAUMES BARBARES
I)
Le royaume de Tolède
Les
rois wisigothiques homéens poursuivent un programme
d'unification territoriale et de centralisation politique mais
ils se heurtent à la résistance de l'aristocratie du royaume et
des nombreux problèmes dans la pratique successorale
→
instabilité
permanente
-
Evolution politique : l'échec du projet d'unification territoriale et de la centralisation politique
Pendant
1 siècle = instabilité car beaucoup d'assassinat de roi
le
roi ATHANAGILD (555-567)
est le réel fondateur du royaume
de Tolède et y installe sa capitale en plein
centre de l'Espagne mais c'est son fils LEOVIGILD
(573-586) qui entreprend l'unification du royaume
-
Nord-est : annexion de la SUEVE
-
Sud : il refoule une partie des Byzantins
-
Nord : soumission des VASCONS
Il
renforce son autorité royale en limitant le pouvoir impérial
-
surnom de FLAVIUS
-
porte le diadème et le paladumentum
-
tente de fonder une dynastie en associant son fils au pouvoir
-
monnaie d'or à son effigie
Échec
dans sa tentative d'unification religieuse
-
580 : tente de convertir toutes les populations de
son royaume au christianisme homéen
-
son fils HERMELEGILD,
converti au christianisme nicéen,
se révolte contre son père
-
585 :
exécution de HERMELEGILD
-
c'est le 2nd fils de Leovigild qui lui succède = RECAREDE
(586-601)
-
après quelques mois de règne, il
se converti au christianisme nicéen en 587
→
cette
conversion est un tournant décisif dans l'histoire du royaume
wisigothique et c'est la fin de la dualité religieuse entre les
Wisigoths et les Hispano-romains
mai
589 : RECAREDE
réunit un concile général à Tolède
au cours duquel il abjure
publiquement le christianisme homéen et où les
évêques, les clercs et les Grands
expriment leur adhésion à la foi nicéenne
Chronique
de JEAN DE BICLAR
-
chronique = récit qui narre des
événements dans l'ordre chronologique
-
entre 589-591
-
c'est un wisigoth chrétien nicéen et fonde l'abbaye de
Biclar à la fin du VIe s.
LIUVA
II (fils de Récarède) lui succède en 601
mais il est assassiné en 603 → la royauté wisigothique
reste disputée entre les clans aristocratiques
603-711 :
15 rois se succèdent → tous veulent fonder une dynastie
mais jamais plus de 2 générations (succession par
soulèvement militaire et assassinat)
633 :
4e
concile de Tolède, le roi SISENAND
prévoit dans le canon 75 l'élection
du roi par les évêques et par les Grands
-
ce système ne parvient pas à s'imposer
-
instabilité chronique a suscité une réflexion politique précoce
sur la nature du pouvoir royal
-
Une doctrine de la légitimé royale : ISIDOR de SEVILLE et la royauté ministrielle
ISIDOR :
évêque de Séville (601-636)
et hispano-romain
-
figure majeur de la culture médiévale
-
Les Étymologies = encyclopédie
-
il veut donner des cadres intellectuelles aux élites laïques et
ecclésiastiques
-
il produit une réflexion sur la nature du pouvoir royal
-
Les Sentences défini le pouvoir
royal comme un ministère institué par Dieu et soumis aux impératifs
de la foi chrétienne = le roi exerce le pouvoir au nom de Dieu
-
Selon cette conception, le pouvoir royal doit obéir à Dieu et il
doit lui rendre des comptes
-
Seule l’Église peut légitimer le pouvoir royal et de la
justesse des actions politiques du souverain
→
royauté
chrétienne avec le sacre
La
pratique du sacre est attesté chez les Wisigoths depuis l'avènement
du roi WAMBA
(672-680) dans
un contexte difficile où le roi avait besoin d'affirmer son autorité
(pas de sacre chez les Francs avant le VIIIe s. → Pépin le Bref)
L’Église
doit conseiller le roi et intervenir dans le gouvernement du royaume
Isidor
joue une véritable rôle politique notamment grâce à ces
relations avec certains rois.
Il
préside le 4e concile de Tolède en 633 :
nombreux canons viennent de lui (notamment le canon 75)
-
Une institution originale : les conciles généraux de Tolède
589-702
mais particulièrement régulier entre 633 et 694
ils
ne correspondent pas à la définition courante de conciles
concile
= institutions strictement ecclésiastique d'une assemblée d'évêques
et abbés qui délibèrent et prennent des décisions sous forme de
canons
ils
remontent à 589 où les évêques et les Grands abjurent l'arianisme
-
convoqué par le roi
-
dans la cathédrale de Tolède
-
le jour de l'ouverture du concile : les clercs → les
laïcs → le roi
-
le roi entre et se prosterne devant les évêques et prononce un
discours contenant la confession de foi
-
il remet à l'assemblée le TOMUS
= texte qui contient les questions qu'il souhaite soumettre mais
aussi des propositions de réponses
-
ce Tomus est toujours structuré de la même manière → questions
dogmatiques + disciplinaires → questions politiques
Les
laïcs interviennent seulement pour les questions politiques. Le
tomus est lu après le départ du roi.
-
à l'issu du débat, les canons sont lus publiquement et sont
souscrits aux participants
-
le roi intervient à nouveau pour promulguer les canons au
moyen d'une loi de confirmation qui donne au canon force de loi pour
le royaume
But :
légitimer l'action royale en y associant l’Église et
l'aristocratie
Ce
n'est pas pour autant une monarchie faible car le programme est fixé
par le Tomus royal et il utilise le prestige des Grands et de
l’Église pour appuyer ses action et renforcer son autorité
monarchique
De
nombreuses crises sociales apparaissent + soulèvement et répression
→ troubles politiques et en 711, le Royaume wisigothique ne
résiste pas à l'invasion des musulmans → conquête en 4 ans
II)
Le royaume anglo-saxons
la
Province romaine de Bretagne (=GB) a été superficiellement
romanisée et l'Irlande n'est pas romanisée
Histoire
mal connu car les sources écrites sont rares
La
grande source écrite date du VIIe s. avec l'Histoire
écclésiastique du peuple anglais de BEDE
LE VENERABLE (725-731). C'est un moine
de l'Abbaye Garrow considéré comme le 1er
historien anglais
-
installation Anglo-saxone
-
formation des royaumes
-
diffusion du christianisme en Angleterre
-
La formation des royaumes
Intensification
de la menace barbare dans la 2e moitié du IIIe s.
-
PICTES d'Ecosse et les SCOTS
d'Irlande
-
(continent) ANGLES,
SAXONS,
JUTES et FRISONS
Rome
est incapable de faire face à ses invasions et elle laisse les
populations sur place et sans défense →
rupture des liens avec Rome
à partir de 410
L'installation
des barbares forme 2 ensembles culturellement distinct et
subdivisé en plusieurs territoires indépendants :
-
SCOTS dans la région du sud-ouest
-
royaumes anglo-saxons : entre 500 et 600 s'étendent de
la côté Est et le Centre
→
stabilisation
en 7 royaumes dominés par les 3 grands peuples barbares :
JUTES, ANGLES et SAXONS
les
Jutes dominent le royaume du Kent
les
Angles …………...les royaumes de l' East-Anglie,
de Mercie, et de Northumbrie
les
Saxons …………. les royaumes du Wessex,
Sussex et le Essex
(cf
tableau dans le manuel de sylvie Joye p134-136)
dès
le Ve s., certains bretons émigrent vers le continent notamment vers
l'Armorique (que certaines sources commence à appeler Bretagne)
-
L'évolution politique des royaumes
royaumes
perpétuellement en conflit
facteur
de régulation = bretwalda* soit
le roi le plus puissant détenteur d'une hégémonie reconnue,
et les différents royaumes rivalisent pour l'acquisition du titre :
-
jusqu'à la fin du VIe s., l'hégémonie appartient au roi du Kent, Ethelbert mort en 616, allié des francsle Kent est christianisé par une mission en 596 par Grégoire le Grand (pape entre 590 et 604). Le roi du Kent se converti en 597 et le chef de cette mission d'évangélisation Augustin fonde en 597 l'évêché de Canterbury dont Augustin devient le 1er évêque
→
rôle
assigné au roi dans la conversion de son peuple : la
conversion royale permet une conversion par le haut de tout un peuple
/ effets politiques car la conversion permet de consolider le
pouvoir royal.
→
comparaison
à l'empereur Constantin, fondateur de l'empire romain chrétien
au IVe s. Cette comparaison signale le prestige du modèle impérial
et la légitimité politique dont les clercs créditent les rois
barbares convertis au christianisme nicéen = catholicisme
Cette
conversion n'est pas définitive car son fils déclenche
en révolte païenne
à son ascension. Les difficultés des modalités de
conversion a entraîne la reprise du processus d'évangélisation
par des moines d’Irlande → conflit entre les usages
liturgiques romains et irlandais
-
616(mort E) : suprématie au roi d'East-anglie, READWALD (mort en 626). La célèbre sépulture de sutton hoo, découverte en 1938 est probablement celle de Readwald. On y a retrouvé un navire de 27m de long contenant des armes d’apparat, des objets familiers et le trésor du défunt, une enseigne de cérémonie + spectre = regalia ? (insignes de la royauté) or ils ont été enterré donc le roi ne les a pas transmises à son successeur → semble indiquer que ce roi jouissait d'un statut purement personnel et intermittent → bertwalda ?
-
hégémonie du royaume de Mercie à partir de 670 + tout VIIIe s.
III)
Le royaume lombard d'Italie
grande
source sur l'histoire des lombards : Histoire des Lombards
de Paul DIACRE (mort en
799)
il
est issu d'une famille de lombards nobles + élevé à la
cour de Pavie où il exerce des charges importantes. Abbaye
du Mont Cassin. Il passe quelques années à la cour de
Charlemagne.
-
La conquête lombarde
au
terme de la reconquête de Justinien, l’Italie redevient
une province byzantine mais elle est ruinée et ne résiste pas à
l'invasion lombarde 558-572
Lombards
sont dirigés par le roi ALBOIN
et occupent l’Italie du Nord mais ils échouent
à constituer un royaume unifié sur tout l'espace italien.
Car :
-une
partie du territoire reste sous contrôle Byzance (Venise,
Ravenne, Rome + Milan et Pavie….)
-
certains lombards se désolidarisent des troupes du roi Alboin
et gagnent le sud où ils fondent les duché
de Spolète et Bénévent.
-
dans le nord, de puissants ducs s'installent dont le roi a peu
d'influence → duchés quasiment autonomes
-
L'essor de la royauté lombarde
l'institution
royale n'est guère enracinée → le roi
CLEPH, assassiné en 573, n'est pas
immédiatement remplacé.
L'
Italie est gouvernée par les ducs, la royauté est restaurée
en 584 quand AUTHARI
est élu par les ducs : il est élu pour son prestige
familial, son succès en tant que ducs mais aussi sous la
pression des circonstances (menace d'une attaque conjointe des
francs + byzantins mais il parvient à les repousser)
Authari
épouse THEODELINDE,
chrétienne nicéenne jouissant d'un grand prestige et
jouant un rôle important entre le pouvoir lombard et les élites
catholiques
A
la mort de Authari en 590, elle épouse de duc
de Turin, AGILULF
(590-616)
En
616, Theodelinde assure la régence au nom de
son fils ADALOALD
Globalement
dans les années qui suivent, tous
les rois suivants sont apparentés à Théodelinde :
-
ROTHARI (536-652) : auteur de l’édit de Rothari de 643, constituant le premier code de loi du royaume lombard.
-
ARIPERT (653-661) proclame l'abandon du christianisme homéen mais le christianisme nicéen n'est pas pour autant définitivement adopté
-
seulement en 698 au concile de Pavie par le roi CUNIPERT.
-
En 680, Byzance signe une paix avec le royaume lombard → reconnaissance de légitimité
le
VIIIe s. = renforcement des structures politiques lombard (palais,
admin, legislatives)
Apogée
sous LIUTPRALD
(713-744) qui possède une chancellerie dans la capitale de
Pavie.
Les
duchés sont désormais intégrés et il y place des proches
Cette
unification territoriale et
idéologique tardive ce qui explique que les lombards ne
parviennent pas à se défendre contre les carolingiens 2e
1/2 VIIIe s. (Charlemagne prend le titre de roi des lombards en
774)
-
Les principaux caractères de la royauté lombarde
aspect
guerrier :
-
le roi est élu par le peuple en
armes
-
la lance tenue par le roi symbolise l'aspect guerrier de la
légitimité de son pouvoir
-
l'assemblée qui ratifie les lois de Rothari = assemblée
des lances
la
justice :
-
le roi lombard est soucieux de sa fonction judiciaire
-
édit de Rothari :
intentions de mettre fin aux violence et inaugure un ordre de justice
-
composition pécunière * :
vengeance ?
le
rôle des reines :
-
elles peuvent exercer et
transmettre le pouvoir royal : Théodelinde ainsi que sa
fille qui transmet le pouvoir à son 1er époux ARIOALD
puis à son 2nd époux ROTHARI
→ unique à l'échelle des royaumes barbares
LA
GAULE MEROVINGIENNE (VIe – VIIe s.)
I)
Le pouvoir royal et les cadres de l'administration mérovingienne
jusqu'en 614
-
le pouvoir royal
c'est
un pouvoir électif et dynastique
-
les rois sont élus soit acclamé par l'assemblée des Grands =
Plaid*
-
ce sont toujours les fils ou frères du roi qui sont élus
La
famille mérovingienne est créditée d'un charisme
qui rend ces membres aptent à régner.
Les
rois mérovingiens possèdent le mund*
(capacité du chef à protéger les faibles)
ils
se distinguent par une longue chevelure = rois chevelus = reges
triniti ?
c'est
un pouvoir censé garantir les
relations entre le peuple et la sphère divine
c'est
un pouvoir qui repose sur des liens interpersonnel et notamment
sur la fidélité jurée
les
fidèles : antrustions
(garde rapprochée du roi + serment de fidélité très contraignant)
+ leudes
le
pouvoir royal se mesure à sa
capacité de créer un réseau de fidèles
C'est
un pouvoir qui est ordonné à la
paix et à la justice :
-
le roi est juge → il entend régner par la loi. Le roi est le juge suprême des hommes libres mais il délègue ses pouvoirs judiciaires aux comtes, représentant locaux du roi dans les pagi* (pagus [sing])
-
dans le cadre de l'exercice de la justice, les comtes jugent avec des notables qu'ils désigent eux-même = rachimbourgs (hommes libres qui connaissent la loi et qui peuvent la préciser pour en combler les lacunes si nécessaire)
-
le tribunal = mallus (tribunal publique) est dirigé par le comte dans le pagus et le roi au palais
-
fondée sur le serment avec le recours à des cojureurs ou bien l'ordalie (=jugement de dieu).
-
Le tribunal impose la peine et le montant de l'amende de composition = wergeld (« prix de l'homme ») destiné à arrêter la vengeance de la famille d'une victime.
-
L'aristocratie pratique très largement la faide = vengeance privée
-
les lois barbares visent à contenir la violence et limiter la faide → les codes de lois barbares sont d'abord des codes de droit pénal prévoyant une tarification minutieuse des amendes de composition. Ce sont aussi des codes de lois privées traitant du mariage, héritage…
-
le roi legislatif
-
les rois sont les garants de la paix et de l'ordre et à l'initiative de la rédaction des codes de lois. Mais les limites de l’application de la loi coïncide avec les limites du pouvoir royal → la loi est un compromis entre le roi et l'aristocratie.
-
Avant 507, Clovis fait rédiger la loi salique qui soumets les francs à des normes juridiques écrites auxquelles Clovis donne force de loi.
-
Les cadres de l'administration mérovingienne
l'idée
romaine persiste d'une domination territoriale sur des populations
soumises à la loi, à l'obligation militaire et à l’impôt.
Mais
certaines structures romaines persistent :
-
recours à l'écrit comme moyen de gouvernement
-
impôt indirect sur la circulation des marchandises =
tonlieux*
-
impôt direct sur les personnes = caput*
et sur les terres = iugum*
mais
la résistance croissante de la
population
des cités dont les évêques,
au 7e s, l’impôt direct n'alimente que partiellement le
trésor royal
l'administration
mérovingienne est loin d'avoir eu l'ampleur et le niveau de
technicité de l'administration romaine.
a.
le palais et l'administration centrale
palais
= c'est le cœur du système l'administration mérovingienne.
Structure itinérante qui suit le roi dans ses déplacements.
Autour
du roi :
-
1er cercle : garde
antrustions + « convives du roi » (ceux qui
partagent le repas→ commensalité
= amitié qui implique la reconnaissance du pouvoir et la
solidarité dans l'adversité → liens personnels
-
services de la cour :
dans l'organisation administration, les fonctions domestiques et
administratives sont souvent peu distinctes.
-
sénéchal : supervise les services domestiques du palais
-
camérier : sert le roi dans sa chambre mais aussi chargé de garder le trésor royalLa fonction de camérier est typique de l'imbrication des fonctions domestiques et admin des fonctions privées et publiques.Trésor royal alimenté par le butin, les amendes de justices, revenus des biens royaux. C'est un moyen d'exercer le pouvoir et l'expression de la puissance royale.Ce trésor est conservé dans la chambre et suit le roi.
-
Maréchal : s'occupe des chevaux et dirige la cavalerie dans l'ost royal
-
maire du palais = mayor domus : chargé de l'approvisionnement de la table royale et supervise la gestion des domaines royaux
-
bureaux de la chancellerie : lieu où les actes royaux sont élaborés et d'où ils sont expédiés. Ils sont rédigés par des scribes mais l'auteur est le roi. Ils sont vérifiés et scellés au nom du roi par les référendaires
-
tribunal royal : où le roi rend la justice entouré des Grands. Le comte du palais peut le remplacer lors de son absence.
b.
L'Administration locale
repose
sur les comtes
-
représentant direct du roi qui les nomme/révoque avec délégation
du ban
-
ban = pouvoir de juger,
contraindre et punir.
-
Le comte dirige un pagus/pagi
dans lequel il exerce, au nom du roi, les différents pouvoirs
régaliens : militaire, judiciaire et financier
-
militaire : comte lève l'ost et emmène les contingents d'hommes libres au rassemblement de mars = plaid
-
judiciaire : préside de mallus, assemblée des hommes libres et promulgue les jugements→ c'est une importante source de revenus car le comte perçoit une partie des amendes au titre de la rupture de la paix publique
-
financier : prélève les taxes
Source
de la 2e moitié du VIIe s. :
Formulaire de Marculf
-
C'est un recueil de formules qui rassemble des modèles de chartes
-
dans ce document, le roi délègue très clairement son propre
pouvoir au comte
-
le comte doit rapporter chaque année une certaine somme au roi
Sud
de la Gaule : beaucoup de comtes sont issus des élites
gallo-romaines ralliées aux Francs
Nord
de la Gaule : issus des maires du palais → ce sont
des fidèles du roi notamment des leudes
→ C'est
l'importance des liens personnels qui permet la délégation des
pouvoirs
→ le
système d'administration franc repose sur la confusion entre
fidélité privée et publiquement
Les
comtes sont assistés par des centeliers ?
Repose
sur les évêques :
-
sont un relais politique de 1er ordre et
« partenaires essentiels »
-
VIe s. : issus de l'aristocratie gallo-romaine
-
anciens administrateurs laïcs (i.e grand-père de GdT)
-
jouent le rôle de médiateur entre la population de la cité et le roi
-
fin VIe s. : augmentation de leur rôle VS comtes
-
sont désignés de plus en plus par les rois depuis le Concile d'Orléans de 511
-
« l'évêque ne peut être nommé sans l'autorisation royale »
-
CLOTAIRE Ier (558-561) va
jusqu'à désigner un évêque qui est son
référendaire, évêque de Tours
-
Edit de Clotaire II de 614 prévoit que les évêques
puissent venir du palais
→
les
évêques tendent à devenir de véritables agents royaux
La
royauté et l'administration franque se sont appuyées autant que
possible sur les cadres et la religion de l'empire. Les structures
politiques franques constituent moins un prolongement romain que d'un
système romano-franc.
II)
L'émergence d'une royauté territoriale
1)
Une royauté patrimoniale : les partages de 511 et 561
idée
d'un royaume transmissible par héritage comme les biens privés
511 :
Clovis organise le partage du royaume entre ses 4 fils comme s'il
s'agissait d'un bien privé.
Ce
partage exprime la conception patrimoniale du pouvoir.
Cette
privation de la chose publique est une rupture
considérable avec les structures romaines
511 :
-
reconnaît le droit de tous les
fils légitimes à régner
-
4 fils reçoivent chacun un royaume avec des leudes + part du
Trésor + revenus royaux + cités
→
4
ensemble territoriaux se constituent
-
L'Aquitaine n'est pas attribuée mais elle est divisée en 4 comme
la Bourgogne
→
Fragmentation
des régions conquise afin d'éviter la reconstruction régionale
Le
partage n'exclus pas l'idée d'une communauté franque totale
558 :
il ne reste plus que CLOTAIRE Ier
suite à la mort de ses 3 frères
561 :
mort de CLOTAIRE Ier
-
SIGEBERT → Royaume
de l'Est
-
GONTRAN → Burgondie
-
CHARIBERT → Paris
-
CHILPERIC → Soissons
L'Aquitaine
est divisée entre Gontran et Charibert
567 :
Mort de CHARIBERT →
CHILPERIC s'empare de son royaume et l'Aquitaine est partagée en 3
→
3
ensembles territoriaux commencent à se dessiner dont la
définition est de plus en plus territoriale et politique
Dans
la 2e moitié du VIe s. : les 3
royaumes = tria regna
commencent à porter des noms géographiques
-
Ouest → NEUSTRIE
-
Est → AUSTRASIE
-
Burgondie → BOURGOGNE
Les
capitales changent :
-
Reims → METZ en
Austrasie
-
Orléans → CHALONS en
Neustrie
→
3
gouvernements distincts
La
formation de ses tria regna a été accéléré par la guerre
civile
2)
La faide royale ( 570-613)
faide
royale = long conflit à l'origine duquel il y a le
meurtre d'une princesse wisigothique, GALESWINTHE
566/7 :
les 2 fils de CLOTAIRE Ier épousent des princesses wisigothiques,
filles du roi ATHANAGILD
-
566 : SIGEBERT + BRUNEHAUT
-
567 : CHILPERIC + GALESWINTHE
v.
570 :
-
FREDEGONDE, concubine et
esclave de Chilpéric, fait assassiner Galeswinthe et épouse
Chilpéric
-
BRUNEHAUT entreprend de
venger Galeswinthe
→
c'est
le point de départ de la faide qui déchire le regnum francorum
pendant 40 ans
570
- 575 : 1er guerre entre CHILPERIC
et SIGEBERT qui s'achève
avec l'assassinat de Sigebert par Chilpéric
575
– 592 : BRUNEHAUT
a des difficultés à faire reconnaître son fils CHILDEBERT
aux leudes austrasiennes. Elle demande de l'aide à GONTRAN
-
577 : GONTRAN accepte d'adopter son neveu
-
584 : assassinat de CHILPERIC→ FREDEGONDE demande vengeance. Elle fait appel à GONTRAN qui accepte d'adopter son neveu CLOTAIRE
En
adoptant ainsi ses neveux, GONTRAN tente de stabiliser la situation
tout en affirmant son hégémonie sur le Regnum Francorum
592
– 613 : mort de GONTRAN donc CHILDEBERT
II recueille son héritage → il devient roi
d'Austrasie et de Neustrie
-
596 : mort de CHILDEBERT II → 2 fils (8 et 9 ans) sous la régence de BRUNEHAUT
-
600 : FREDEGONDE + CLOTAIRE II tentent d'étendre le pouvoir mais il perd une partie du royaume.Retournement de situation permet à CLOTAIRE II de reprendre le pouvoir sur l'ensemble du regnum francorum
-
613 : BRUNEHAUT est assassinée
→
fin
de la faide royale qui s'est transformée en guerre civile à cause
du statut des protagonistes
Le
Regnum Francorum est réunifié mais le conflit à accélérer la
territorialisation du pouvoir, l'enracinement locale des aristocrates
et le renforcement de l'identité régionale
→
consolide
les tria regna de manière considérable
III)
L'apogée de la royauté mérovingienne (613-639)
CLOTAIRE
II (613-629) →
DAGOBERT
(629-639)
1)
L'unité
franque et la diversité régionale
Source :
Edit
de Clotaire II
en 614
lors d'une assemblée
à Paris des évêques, comtes et des Grands des tria regna
But :
restauration
de l'ordre et la paix suite à la faide royale
thèmes :
il concerne l’Église
et la justice
+ le roi
reconnaît les privilèges des
églises et des Grands
-
art 12 : les comtes doivent être affectés dans leurs régions d'origine = entériner la territorialisation régionale mais il vise à rendre les comtes et les évêques responsables sur leurs propres biens.→ compromis avec les Grands car ils reconnaissent aussi le pouvoir royal
De
ce fait, les règnes de CLOTAIRE
II et
DAGOBERT
sont symbole d'équilibre
car ils ont la volonté
de concilier l'unité du royaume et respect des autonomies régionales
623 :
l'aristocratie
austrasienne réclame un roi qui
lui soit propre. CLOTAIRE
II
désigne son fils DAGOBERT
comme roi d'Austrasie sous l'autorité de son père et avec l'aide
des principaux chefs de l'aristocratie austrasienne
-
ARNOULD (†640/1) : grand fonctionnaire de la cour austrasienne – possède plusieurs domaines entre la Moselle et la Meuse – il devient évêque de Metz après la victoire de CLOTAIRE II en 613
-
PEPIN DE LANDEN (†640) = Pépin l'Ancien : issu de grande famille PIPPINIDE – possède plusieurs domaines au nord des Ardennes – fort réseaux d'alliance aristocratiques – commence à jouer un rôle politique – 613 : maire du palais d'Austrasie
629 :
†
CLOTAIRE
II
donc les austrasiens n'ont plus de roi car
DAGOBERT retourne en Neustrie
et il emmène Pépin avec lui.
La
Neustrie devient le cœur
du royaume des Francs
633 :
-
les Francs connaissent des revers
face aux
SLAVES
-
DAGOBERT
cède à l'aristocratie et nomme SIGEBERT,
roi
d'Austrasie avec pour précepteur
OTTON
-
OTTON
appartient à un clan
ennemi des PIPPINIDES
=
clan des
AGILOLFIDSES
→
volonté
royale de maintenir l'équilibre entre les différents groupes
aristocratiques
Système
d'association au
pouvoir :
-
en 623
quand DAGOBERT est envoyé en Austrasie
-
en 633
quand SIGEBERT est envoyé en Austrasie
Ce
système est repris par les carolingiens
système
d'association = unité + diversité
La
politique royale d'équilibre entre les différentes
forces aristocrates en présence
n'affecte pas leur puissance.
Après
633,
les PIPPINIDES
restent très
puissants
et leur
influence augmente
notamment avec le mariage
décisif
pour l'avenir de ce groupe famillial
fille
de Pépin = BEGGA
+ fils de Arnould = ANSEGISEL
2.
L'évolution de l'idéologie royale : un roi chrétien, juge et
législateur
fin
VIe s. :
synthèse romano-franque toujours à l’œuvre
mais la composante
chrétienne prend une importance décisive.
En
321 : une nouvelle définition religieuse s'impose notamment
à cause de l'influence croissante des classes et des rois bibliques.
C'est un courant d’exaltation
religieuse.
Fortuna
de Ravenne du milieu du VIe siècle montre des
modèles de rois bibliques.
→
glissement
vers
des régences
du modèle impérial au modèle biblique
-
le roi est considéré comme le ministre de dieu qui doit conduire le peuple vers le salut→ faire triompher le christianisme grâce aux interprêtres de la volonté divine
-
Sous le PAPE GRÉGOIRE LE GRAND (590-604), le pontificat a écrit plusieurs lettres à ce sujet→ ce pouvoir a aussi des limites, des devoirs envers l’Église
en
332 : le roi est considéré comme juge et législateur
-
le roi est juge suprême, il exerce son pouvoir en promulguant des lois à valeur générale.
-
Les décisions sont prises à l'issue de concile notamment entre 626-636 à Clichy
-
concile = grande assemblée public autour du roi qui légifère aussi en matière ecclésiastique→ CLOTAIRE II décide que l'évêque peut-être désigné par le roi en 613
-
Les affaires des laïcs et des ecclésiastiques sont impliqués dans la royauté chrétienne du Haut Moyen-Age
751 :
dernier roi des Francs avec Pépin le Bref
il
va être sacré 2 fois empereur
→
apparition
d'une nouvelle royauté et d'une nouvelle dynastie
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