LES
ELEGIES A MECENE
élégie
= éloge funèbre → déclaration amoureuse ou éloge de personnes
vivantes
-
définie ensuite par la structure des vers
-
ici = éloge funèbre
c'est
le I « pour la mort de Mécène » dans l'ensemble
de 2 volumes
Auteur :
-
anonyme
-
en latin à l'origine mais les copies retrouvées sont en grecque
-
fait certainement à un cercle d'amis de Mécène lors de la paix de BRINDES ou Brindisie en – 40 entre Octave et Antoine → suite à la bataille de PEROUSE entre Octave et le frère d'Antoine
/!\
toujours présenter la langue d'origine du texte
Mécène
( -70 à -8) :
-
bras droit de Octave
-
il est connu pour ses talents d'administrateur et de négociateur
-
climat d'entente entre Octave et Mécène suite à de nombreux événement
-
Auguste a besoin de la maison de Mécène pour s'isoler lors de ses nombreux problèmes de santé
Agrippa :
officier naval de Octave/Auguste notamment pendant la bataille
d'Actium
ANALYSE
LINEAIRE
l1 :
«jeune homme » → DRUSUS
L'ANCIEN, frère du futur l'empereur IBERE
mort en -9 suite à une chute à cheval en Germanie
l2 :
« homme d'âge » → Mécène mort à 60 ans
l3-4 :
allusion à la barque de CHARON
sur le STYX
l6 :
« Lollius »
= commanditaire de l'élégie à la mort de Mécène, favori de
Auguste, consul en – 21
l7 :
« armes de César » → Lollius et Mécène
ont combattu pour Auguste/Octave
CESAR
= empereur AUGUSTE
l8 :
« Etrusque »
→ origines de Mécène expliquant sa légèreté
vestimentaires et dans leur vie privée, à la recherche
des plaisirs le vite facilement possible
« de
race royale » = roi de Rome jusqu'en – 509 dont 3 rois
étrusques
« gardien
de la cité romaine » → Auguste a donné le poste de
Préfet de la Ville à Mécène avec des fonction de justice et de
police
l10 :
« pouvoir de nuire » → qualité
de modération vs impulsivité d'Auguste → Mécène
tempère Auguste
Apollon
= dieu des arts et d'Actium → Mécène est un promoteur des arts
et un artiste lui-même
l11 :
« coquillage de Berytos » → allusion de Berouth
où auguste fonde une colonie
l13 :
« laisser aller dans les ceintures » → allusion aux
Etrusques : esprit volage et mal habillé
l14 :
extrême simplicité → Mécène refuse d'intégrer le Sénat
→ comparaison à Astrée (ancienne divinité)
l15 :
allusion à la tenue vestimentaire légère qui ne lui a pas nuit
pendant sa carrière
l16 :
« gage laissé par César » → quand Auguste,
il donne les pouvoirs à Mécène
l19-20 :
goût prononcé de Mécène aux plaisirs / loisirs / repos
l21 :
« méonien » = lydiens → Lydie = actuelle
Turquie où ont migré les Etrusques
l24 :
« soldat » → vérité même si historiquement
rien ne le prouve → pas de véritable rôle militaire vs
Agrippa
« les
rochers ... » = site de la
bataille
de NAULOQUE en
-36* →
victoire d'Auguste vs Sextus Pompée
l25 :
« émathienne » = nord de la Macédoine
→
-42 :
bataille
des Philippes
l26-28
: référence à la bataille
d'Actium en – 31 → siège d'Alexandrie en - 30 → proclamation
de l'empire en - 27
Octave
+ Agrippa + Mécène VS Antoine + Cléopâtre
Cléopâtre
ordonne à ses vaisseaux de se replier suite à un mauvais présage
« vaisseaux
du Nil » = égyptiens + Antoine
/!\
Antoine n'est pas citer car pour les romains, une victoire contre un
romain ne se vante pas
l27 :
« ce fut la paix » = paix augustéenne
l28 :
« Mars reste assis » → quand la guerre est
terminée, les vainqueurs font ce qu'ils veulent
Apollon
aurait accordé la victoire à Octave
-
temple grec à Actium qui est en ruines, Octave décide de le reconstruire en guise de remerciements
-
il porte des instruments en période de paix vs un arc en période de guerre
l31 :
« honteuse débauche » → Antoine est considéré
comme un futur monarque orientalisant vs les mœurs romains
l32 :
« traits » = flèches + « chevaux du
Soleil » = désigne l'oriental (Inde ou Egypte)
l33-35 :
« Bacchus » → dieu , mécène ou Antoine ?
« Indiens
bronzés » = égyptiens
« tuniques
flotter librement » → allusion aux comportements des
Etrusques
SYNTHESE
l1 à 34
Mécène
est mort en -8, ce chevalier d'origine étrusques avait été dès
les lendemains de la mort de Jules César, l'un des principaux
compagnons et conseillers d'Octavien. Il joue un rôle essentiel
durant les guerres civiles : il assure l'ordre à Rome en -36 au
moment de la guerre de Sicile et eut la responsabilité de Rome et de
l'Italie associé à Agrippa entre -31 et -29. Son rôle dans la
diplomatie romaine a aussi été essentiel. La tradition a aussi
conservé de lui l'image des conseillers d'Auguste, conseiller de
l'ombre dont on fait volontiers l'inspirateur du Principat. Mécène
fut aussi, et enfin, un esthète* et le protecteur des poètes.
Les
Élégies à Mécène sont un poème composé peu après sa mort
par un poète anonyme à la demande de Lollius, un grand militaire
proche d'Auguste. Ce poème se présente comme un panégyrique du
défunt ce qui est classique. Ce qui l'est moins est que le nombre
d'éléments d'ordinaire présents dans un éloge funèbre sont
absents comme rien sur son action diplomatique et en faveur de son
action en faveur des lettres. Inversement, les thématiques comme la
légèreté vestimentaires, le repos ou encore les plaisirs sont
abordés. On peut s'interroger sur le dessin anonyme et sur le
commenditaire du poème et encore plus sur celui du commentaire
Lollius ? Les thèmes abordés dans les Elégies a pour objectif
de défendre la mémoire du défunt. Par la même, elles sont
suceptibles de nous apprendre des choses sur Mécène ignoré par les
autres sources. Cela permet d'éclairer l'historien sur un certains
nombre de choses qui étaient absente des autres.
Aussi
nous verrons, dans un premier temps, que les élégies font de Mécène
le bras droit d'Octavien Auguste et insiste sur le fait que sa
carrière politique s'est faite avec son soutien inconditionnel. Dans
un second temps, nous tenterons de montrer que le poème insiste sur
le fait que Mécène était épicurien ce qui ne fut pas sans
conséquence pour les modalités de son engagement politique. Enfin
nous soulignerons que les vers des élégies laissent entrevoir les
attaques diffamatoires que Mécène dut subir de la part d'un milieu
sénatorial qui acceptait mal la place prépondérante occupé par un
simple chevalier dans l’État.
I)
Le bras droit d'Octavien Auguste
César
était son ami, les élégies présentent clairement les choses.
Mécène est un familier, un très proche. On sait que le Princeps
éprouve un vif chagrin à la mort de Mécène et qu'il le regrette
souvent. Des regrets suscitent l'amitié mais aussi car il a
conscience qu'il lui est particulièrement difficile de remplacer ces
conseils de grande valeur. Les Elégies font d'ailleurs de Mécène
un compagnon intègre, dont la loyauté envers César est restée
dans les mémoires. Surtout, l'auteur anonyme fait de lui le bras
droit d'Octavien Auguste vers 13-14. Il faut entendre par là qu'il
est son homme de conscience soit celui que l'on charge des missions
difficiles quand Octavien Auguste ne peut en assumer directement la
responsabilité pour une raison ou une autre. Quand les Elégies font
de Mécène le gage laissé par César à Rome, elles montrent que
Mécène est l'homme sur lequel Octavien Auguste peut appuyer en bien
des occasions. Il lui confie ainsi des missions diplomatiques
particulièrement délicates. C'est par exemple lui qui lors des GC
en -40 qui fait échouer un rapprochement entre Antoine et Sextus
Pompée, rapprochement qui aurait alors fragiliser la position
d'Octavien. En -38, Mécène est à Athènes pour solliciter l'aide
d'Antoine pour lutter cintre Sextus Pompée. Il lui demande de lui
prêter une partie de sa flotte. En -37, Antoine paraît avoir encore
à jouer un rôle de conciliateur entre Antoine et Octavien. Ici,
encore Octavien peut se reposer sur son ami. L'allusion au fait qu'il
est rendu les rue plus sûres renvoie implicitement à l'année -36
alors qu'Octavien prépare une campagne décisive en Sicile contre
Sextus Pompée. Mécène envoie à plusieurs reprises à Rome pour
des missions de maintien de l'ordre : le prestige de Pompée Le
Grand rejaillit sur son fils Sextus Pompée qui a des partisans dans
la capitale. Rome souffre en outre d'un problème de ravitaillement
et la difficulté de ses ravitaillements paraît être rejeter sur
Octavien. Mécène a encore des responsabilités de Rome entre -31 et
-29 c'est-à-dire juste après Axium et durant la Guerre d'Alexandrie
alors qu'il doit mettre Antoine et Cléopâtre hors d'état de nuire.
Mécène est associé à l'autre homme de confiance d'Octavien :
Agrippa. Il ne s'agit plus de maintenir l'ordre mais de bien
administrer la capitale de l'empire en l'absence d'Octavien. Il le
fait au nom d'Octavien et non en temps que magistrat. Il doit y
appliquer les ordres d'Octavien et dispose pour cela de son sceau. Il
conserve bien sûr ses pouvoirs policiers. Les élégies apportent un
dernier élément d'information lorsqu'elles font de Mécène un
soldat dévoué (vers -39 et -48). il faut comprendre que Mécène a
accompagné Octavien sur plusieurs opérations mais il n'est pas sûr
que Mécène, contrairement à ce qui est suscité dans ce texte, ait
participé aux combats. De même s'il semble que bien que Mécène
soit bien présent aux bataille de Philippes et aux batailles de
Sicile (guerre de Nauloque). En revanche, il n'a pas accompagné
Octavien durant la guerre d'Alexandrie car il a alors la
responsabilité de Rome et de l'Italie. Il n'est même pas sûr que
Mécène soit présent à Axium.
II)
Mécène, un disciple de Epicure
Les
disciples de Epicure recherchent le « bonheur à tout prix »
et l'exercice du pouvoir ne peut revêtir qu'un caractère
temporaire. C'est une opposition à la doctrine sénatoriale où
l'exercice du pouvoir est permanent. La deuxième caractéristique de
ce poème est de faire de Mécène un adepte de la philosophie
épicurienne. Bien que le terme ne soit jamais employé, on assiste
en effet à un glissement progressif du poème vers la question de
l'épicurisme, question centrale pour expliquer la position de
Mécène. Certains vers des Elégies développent une image qui
rappelle l'idée du bonheur épicurien et paraît indiquer que
l'engagement politique de Mécène répond aux principes du service
temporaire défendu par les épicuriens (engagement politique de -44
à -29). Les vers 33 à 36 « ….. » montrent l'aspect
bucolique du repos du guerrier après le combat soit une récompense
du travail accompli. Autrement dit, loin d'avoir agit par amibition,
Mécène a servi sa patrie. Mais l'OTIUM soit la vie loin des
affaires publiques, a sa préférence. Seules les circonstances
politiques exceptionnelles peuvent justifier à ses yeux l'action
politique ou publique. Avec la fin des guerres civiles*, revient donc
le temps de l'otium, c'est ce que suggère le poète anonme quand il
écrit, vers 49-59 « ….. ». D'ailleurs, le poète
ajoute que les Dieux avaient montrés l'exemple dont Apollon qui
délaisse son arc pour sa lyre. D'autres exemples divins suivent
(pour les épicures les Dieux sont des modèles au regard des hommes)
comme Bacchus, Héraclès, Jupiter… qui ont tous su profiter de
l'oisiveté après le combat / la victoire. Le poète anonyme peut
ensuite vanter la simplicité de Mécène qui est elle aussi une
qualité épicurienne. Si d'autres philosophies antiques que les
épicuriens mettent la simplicité en évidence, en revanche les
épicuriens sont les seuls à prétendre que la mort est la fin de
tout et qu'il n'y a ni survie du corps ni de l'âme. L'adhésion à
la philosophie épicurienne est intéressante car on voit comment
elle conditionne l'engagement politique d'un aristocrate romain. A
l'image de ce que préconise Epicure, Mécène ne s'est que
temporairement engagé dans la vie politique. Une fois les guerres
civiles achevées, il se retire dans l'ombre. Il continue à jouer un
rôle de conseiller auprès d'Auguste mais il se trouve dans les
couloirs feutrés du palais impérial loin des regards. Il a en outre
tuojours refusé d'entamer la carrière des honneurs préférant
conservés son statut de chevalier. Les responsabilités qu'il a
obtenu, il les a dues à la seule volonté d'Auguste qui n'ont jamais
correspondu à une quelconque charge officielle.
III)
Les attaques de l'aristocratie romaine
il
s'agit sans aucun doute ce celles des « envieux » auquels
les élégies font allusion au vers 25. On entrevoit sans peine
l'incompétence d'une partie des contemporains face au princeps de
l'engagement temporaire. Il s'agit, ici selon toute vraisemblance, de
répondre au mépris d'une partie des adversaires de Mécène sur la
conception épicurienne de la politique. La plupart des sénateurs
sont de conception/opinion stoïcienne. Le stoïcisme met en avant le
devoir politique, servir l'état est vécu comme une nécessité, un
don de soi dont on tire une gloire. Aussi la profession d'épicurisme
prête le flan aux critiques les plus acerbes. Les élégies semblent
indiquer que Mécène doit affronter ce genre de médisances par
conséquent le poète anonyme des élégies se charge d'expliquer la
légitimité de sa position qui est de montrer la noblesse d'une
action politique commandée par des principes mesurés et
désintéressés. Les remarques sur le « laissé-aller »
dans ces tenues vestimentaires et sur les « tuniques
flottantes » sont aussi des attaques liées à l'épicurisme.
Les détracteurs de l'épicurisme font du plaisir une valeur
maîtresse et aiment présenter les épicuriens comme des débauchés.
Ici encore, le poète anonyme se sent obligé de justifier les tenus
vestimentaires de Mécène « …………... ». Il met en
avant son extrême simplicité et précise que cela n'a en rien
entravé le bon accomplissement des missions politiques qu'on lui a
confié.
Conclusion
La
littérature critique est abondante à Rome. Antoine en a souffert et
Mécène doit lui aussi subir la calomnie. L'auteur anonyme des
élégies croit nécessaire de justifier sa manière de vire et tout
particulièrement les modalités singulières de son engagement
politique. De toute évidence, l'ordre sénatorial n'a guère
apprécié l'arrivée au 1er plan de la scène politique
de ce simple chevalier. Celui-ci, sans avoir entamé le cursus
honorum, occupe, par la seule volonté d'Octavien, des fonctions
que les sénateurs pensent leur être réservées. Ils acceptent mal,
entre -31 et -29 en particulier, de devoir obéir aux ordres d'un
simple chevalier. Pour s'attaquer à lui, ils choisissent un angle
d'attaque soit celui de l'épicurisme. Ils tentent notamment de faire
de Mécène un débauché plus préoccupé de ses loisirs que de
servir l'état avec zèle. Les sénateurs pensent pouvoir le
discréditer. Il s'agit d'une stratégie courante à Rome, faute
d'idéologie en concurrence, on tente de dresser un portrait négatif
de ses rivaux en prétendant que de part leur caractère ou leur
mode de vie, ils n'avaient pas les qualités nécessaires pour
exercer des responsabilités politiques.
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